LA SOURCE

 

A russele d’abord en sourderiao,

C’ét to just si on peut la vouèr,
a se qhute so la moûsse doujette
avant qe de sourdr à nouviao.

A va a son laizi, atrempë, tranqhile.
A qhuqhusse, a cachemute.
Come pour ne pouint detourbe,
tot a la douce, a coure sans brut

A ferluze, a terluze, a se grâle ou soulai.
A nivace, a godine, a jaopitre
a se muce entere la roche
ao través dous feuilles môtes a tournâille.

Ale acoute turlute les oziaos
sublle le vent den la ramée,
berdousse le tonaire ou lein,
derlinde les berdinghettes ous troupiaos

Cant c’ét qi fet ben fret a groue,
Tot la bâsse sézon a reste cobée,
Més à la pichée des rouzinettes
A recomme à chante ou mitan des bouéz

 

 

La vla tournée en francëz:

 

LA SOURCE

Elle ruisselle en mince filet d’eau
c’est à peine si on peut la voir
Elle se cache sous la mousse douillette
Avant d’apparaître à nouveau

Elle va à son rythme, calme, tranquille.
Elle susurre, elle chuchote,
comme pour ne pas déranger,
Tout doucement elle coule sans bruit.

Elle resplendit, elle scintille, se prélasse au soleil
Elle rêvasse, elle s’amuse, elle folâtre,
Elle se glisse entre les rochers
A travers les feuilles mortes elle tourbillonne.

Elle écoute chanter les oiseaux
siffler le vent dans la cime des arbres
gronder le tonnerre au loin
sonner les clochettes des troupeaux.

Lorsqu’il fait très froid elle se transforme en glace
Tout l’hiver elle reste silencieuse
Et lorsqu’ apparaissent les premières jonquilles
Elle recommence à chanter au milieu des bois.

 

 

La poétrie-là et den le livr du Centr Marc Lebris "Parlements et ecrivaijes de Hoate-Bertègne" volume 3

en 2013