Quelques passionnés de langue gallèse se sont réunis au départ dès 2006. L’association a été créée en 2008. Les cours se sont déroulés au départ à Saint-Julien de Concelles puis dans une salle mise à disposition à titre gratuit par la mairie de Petit-Mars. Matao Rollo anime les cours depuis 2008.
Le gallo est né d'un coup de vent qui n'a pas soufflé !
En 56 ap-JC, Rome rêvait de conquérir l'ensemble de l'Armorique qui s'étendait depuis la Bretagne actuelle jusqu'à l'embouchure de la Seine. Parmi tous les peuples d'Armorique, il semble que les Vénètes faisaient figurent de chefs. Maitres de l'Armorique mais aussi de l'océan grâce à leurs navires à voiles adaptés au voyage et au commerce. La bataille, dite des Vénètes, s'est donc déroulée sur mer, probablement au large de Belle-Ile. Les vents leurs étant favorables, les Vénètes dominent la bataille jusqu'à ce que le vent tombe, que les romains sortent les rames et que le sort se renverse. C'est ainsi, que le latin émergea par ici et qu'il se mélangea au celte parlé en ces temps-là. Voici donc l'acte de naissance du gallo. C'est aussi parfois sous son appellation scientifique, Brito-roman, que la langue romane de Bretagne est appelée. Mais soyons honnête, la désignation la plus répandue chez les locuteurs même, reste « patois ». La désignation « gallo » était plus connue sur la limite linguistique avec le Breton. C'est en 1358 que le terme de « Bretaigne galloue » apparaît pourtant pour la première fois.
L'histoire du gallo ressemble beaucoup à celle des autres langues minorisées de France : interdiction, sous-langues, honte. L'UNESCO a classé le gallo, tout comme le Breton, parmi les langues en grand danger d'extinction. Le sondage réalisé en 2014 par Bretagne Culture Diversité et TMO Régions montre que le gallo n'est plus parlé que par 5% de la population de la Bretagne historique. Et malheureusement, la transmission de la langue n'est plus suffisante. Il y a donc urgence. Protéger nos langues pour cultiver nos racines ? Pourquoi pas.
Mais plutôt que de parler de racines, parlons de richesse linguistique. Des 6 700 langues répertoriées au monde, la moitié d'entre elles sont en grand danger. S'indigner de la mort des langues aux quatre coins du monde, c'est aussi s'indigner de l'agonie des langues d'ici. L'image du gallo, langue d'abrutis, de pèquenauds lui colle encore à la peau. Pourtant c'est une langue technique, capable de décrire la terre, les hommes et les femmes où elle est née. Certains diront que ce monde-là est révolu, que le gallo ne peut servir qu'à parler du passé et du bon vieux temps. Ce que je refuse en bloc. Pourquoi ? Parce qu'il ne faut pas oublier que le gallo est aussi doué de poésie. N'oublions pas que les « bobias » de chez nous passaient leur temps à rimailler leur langues. Et il me semble que c’est par la beauté de ses mots et de sa musique que le gallo n'est pas mort et qu'il saura s'adapter au monde d'aujourd'hui. À une seule condition, néanmoins : que nous le parlions et le transmettions.
Les textes de l'atelier de gallo de Petit-Mars sont comme un grenier. Il n'est que de semer ces mots sur votre langue pour que leurs musiques tintent encore. Et pour peu qu'une brise passe par là, alors vos mots iront encore bien plus loin que ce que vous pensez...
Matao Rollo
Siège Social : Association Galo Tertot - L'Epertière 44450 St Julien de Concelles
Antenne : chez Mme Pageaud - 20 rue de l'Erdre - 44390 PETIT-MARS
Adresse des ateliers : École de musique - 44390 PETIT-MARS
e-mail: pichee.rouzinettes@gmail.com